lundi 22 juin 2009

Temps de travail & repos compensateurs

 

 

La durée du travail dans les transports routiers de

marchandises « Personnel roulant courte distance »

 

Qui est conducteur « courte distance » ?

La catégorie du conducteur nest déterminée ni par le tonnage du véhicule, ni par le coefficient. Le conducteur longue distance est celui qui est affecté à des services lui faisant obligation de prendre au moins six repos journaliers par mois hors de son domicile.

Quest-ce que la durée du travail ?

La durée du travail des conducteurs marchandises est le temps pendant lequel le conducteur est à la disposition de lemployeur et doit se conformer à ses directives sans pouvoir vaquer librement à des occupations personnelles.

- Le temps de conduite,
- Le temps dattente,
- Le temps de travail,
- Et le temps de double équipage entrent dans la durée du travail.

Quelle est la durée du travail ?

Pour un conducteur courte distance la durée normale hebdomadaire du travail est de 39 heures, incluant une équivalence de 4 heures (35 h durée légale + 4 h d’équivalence). Elle peut être calculée sur une période comprise entre 1 semaine et 1 trimestre.La durée trimestrielle du travail est de 507 heures.

Peut-on dépasser la durée légale du travail ?

Oui, à la demande de lemployeur, un conducteur peut travailler au-delà de 39 heures par semaine ou 507 heures par trimestre. Ces heures constituent des heures supplémentaires.

Les durées maximales de travail sont les suivantes :

- journalière : 12 heures,
- hebdomadaire maxi : 52 heures

Comment sont rémunérées les heures de travail ?

Les heures jusquà 35 heures par semaine sont rémunérées en application de la CCN Transports en fonction du coefficient et de la qualification du conducteur.

Les heures effectuées entre 35 et 43 heures hebdomadaires sont payées et majorées de 25% (ou entre 152 h et 186 h par mois si le calcul est au

mois. Les heures effectuées au-delà de 43 heures hebdomadaires (ou 186 h par mois) sont payées et majorées de 50 %. Le principe applicable reste donc celui du paiement mensuel des heures effectuées et non celui du lissage.

Quest-ce que le repos compensateur ?

Lentreprise a le droit de demander au salarié deffectuer des heures supplémentaires. Certaines de ces heures ouvrent droit à un repos compensateur.

Comment est calculé le repos compensateur ?

Depuis le 1er janvier 2007, seules les heures effectuées au-delà de 40ème heures par trimestre ouvrent droit à repos. Tous les droits liés au calcul de la rémunération et du repos compensateur doivent être mentionnés sur le bulletin de salaire (ou sur une fiche annexée au bulletin de salaire pour le repos compensateur).

Le calcul se fait de la manière suivante :

Pour toutes les entreprises

Heures supplémentaires au trimestre

Heures de travail au trimestre

Jours de repos

 

De la 41ème à la 79ème
De la 548ème à la 586ème
1
De la 80ème à la 108ème
De la 587ème à la 615ème
1,5
Au-delà de la 108ème
Au-delà de la 615ème
2,5

 

Comment est pris le repos compensateur ?

Le conducteur a droit de le prendre par journée ou demi-journée dans les trois mois de son acquisition (au choix du salarié). Ce repos ne peut pas être remplacé par une indemnité (sauf en cas de rupture du contrat de travail).

Textes de référence :
Décret 83-40 du 26 janvier 1983 modifié, CCN Transports, Accord du 23 avril 2002.

Décret GAYSSOT II

TEMPS DE SERVICE DES CONDUCTEURS ROUTIERS MARCHANDISES

CONTINGENT D’HEURES SUPPLEMENTAIRES

ATTRIBUTION DES REPOS


Modification du décret 83-40 du 26 janvier 1983 relatif à la durée du travail dans les entreprises de transports routiers par deux décrets:

-Décret n°2002-622 du 25 avril 2002 relatif à la durée du travail applicable au 1er mai 02

-Décret 2002–625 du 25 avril 2002 relatif à la fixation du contingent d’heures supplémentaires prévu à l’article L212-6 du code du travail dans les entreprises de transports routiers de marchandises.



TEMPS DE SERVICE


DUREE DU TEMPS DE SERVICE DES GRANDS ROUTIERS OU LONGUE DISTANCE (6 repos journaliers par mois hors du domicile):

43 HEURES /SEMAINE (ou 186 heures mois à l’unique condition d’avoir soit passé un accord de modulation soit d’avoir l’autorisation du décompte au mois par l’inspecteur du travail transport)

Ces 43 heures de temps de service à la semaine correspondent à 35h +8 heures d’équivalence. Ainsi par ce dispositif des heures d’équivalence, les heures supplémentaires se déclenchent à compter de la 44ème heure / semaine ou 187ème heure au mois .

LES MAXIMAS demeurent donc à 56 heures sur une semaine isolée, 50 heures/ semaine en moyenne sur le mois, 220h sur le mois.


DUREE DU TEMPS DE SERVICE DES CONDUCTEURS COURTE DISTANCE (SAUF LES MESSAGERS et CONVOYEURS DE FONDS) :

39 HEURES /SEMAINE (ou 169 heures mois à l’unique condition d’avoir soit passé un accord de modulation soit d’avoir l’autorisation du décompte au mois par l’inspecteur du travail transport)

Ces 39 heures de temps de service à la semaine correspondent à 35h +4 heures d’équivalence. Ainsi par ce dispositif des heures d’équivalence, les heures supplémentaires se déclenchent à compter de la 40ème heure / semaine ou 170ème heure au mois .

LES MAXIMAS demeurent donc à 48 heures sur une semaine isolée, 48 heures / semaine en moyenne sur le mois, 208h sur le mois.


DUREE DU TEMPS DE SERVICE DES CONDUCTEURS DE MESSAGERIE ET CONVOYEURS DE FONDS : à compter du 1er août 2002

Les conducteurs de messagerie sont « des conducteurs affectés, à titre principal, à des services organisés de messagerie, d’enlèvement et de livraison de marchandises ou de produits dans le cadre de tournées régulières nécessitant, pour une même expédition de domicile à domicile, des opérations de groupage et de dégroupage, et comportant des contraintes spécifiques de délais de livraison ».

35 HEURES /SEMAINE OU 152 HEURES MOIS
Déclenchement des heures supplémentaires à compter de la 36ème heure à la semaine ou 153ème heure au mois.
LES MAXIMAS demeurent donc à 48 heures sur une semaine isolée, 44 heures en moyenne sur 12 semaines consécutives.



REMUNERATION DES TEMPS DE SERVICES

A compter du 1er mai 2002
Suite à un accord de branche signé le 23 avril 2002 par l’UFT, l’UNOSTRA et la CFDT, il est prévu une rémunération à 25% des heures après la 35ème heure pour les heures d’équivalence.

SOIT : LONGUES DISTANCES

Calcul à la semaine des temps de service Calcul au mois des temps de service
(Si l’entreprise a obtenu la dérogation). Jusqu’à 35 h taux normal Jusqu’à 152h taux normal De la 36ème h à la 43ème heure incluse : De la 153ème h à la 186ème heure incluse : Majoration de 25% du taux horaire Majoration de 25% du taux horaire A partir de la 44ème heure : A partir de la 187ème heure :
Majoration en heure supplémentaire à 50% Majoration en heure supplémentaire à 50%


SOIT : COURTES DISTANCES Calcul à la semaine des temps de service Calcul au mois des temps de service
(Si l’entreprise a obtenu la dérogation).

Jusqu’à 35 h taux normal Jusqu’à 152h taux normal De la 36ème h à la 39ème h incluse : De la 153ème h à la 169ème h incluse :
Majoration de 25% du taux horaire Majoration de 25% du taux horaire De la 40ème h à la 43ème h incluse : De la 170ème h à la 186ème h incluse :
Majoration en heure supplémentaire à 25%: Majoration en heure supplémentaire à 25% A partir de la 44ème h : A partir de la 187ème heure :
Majoration en heure supplémentaire à 50% Majoration en heure supplémentaire à 50%



POUR LA MESSAGERIE
REGIME DE DROIT COMMUN APPLICABLE AU 1er AOUT 2002

Nous revenons à compter du 1er août 2002 au droit commun :Loi Aubry II

Ainsi pour les entreprises de 20 salariés au plus:
En 2002 bonification en temps de 10% de la 36ème heure à la 39ème heure incluse, à défaut d’accord d’entreprise spécifiant une bonification en argent de 10% de ces 4 heures.
En 2003 bonification en temps de 25% de la 36ème heure à la 39ème heure incluse, à défaut d’accord d’entreprise spécifiant une bonification en argent de 25% de ces 4 heures.

Ainsi pour les entreprises de plus de 20 salariés:
Bonification en temps de 25% de la 36ème heure à la 39ème heure incluse, à défaut d’accord d’entreprise spécifiant une bonification en argent de 25% de ces 4 heures.




CONTINGENT D’HEURES SUPPLEMENTAIRES

On doit tenir compte à présent en complément des heures d’équivalence:

- du décret n°2001-941 (« décret GUIGOU ») relatif à la fixation du contingent d’heures supplémentaires pour les entreprises de moins de 20 salariés, soit 180 heures en 2002 et 170 heures en 2003.

- de la loi Aubry II accordant un délai pour les entreprises de moins de 20 salariés dans l’imputation des heures supplémentaires sur le contingent annuel.


POUR LES GRANDS ROUTIERS

Entreprises de - 20 salariés Entreprises de + de 20 salariés
Contingent annuel
d’heures supplémentaires 2002:180h A compter de 2002
2003:170h 130h
2004:130h

Imputation des heures 2002:38ème h+8 h d’équivalence
supplémentaires sur le soit à partir de la 46ème h A compter de 2002
contingent annuel 2003:37ème h+8 h d’équivalence) 36ème h+8 h d’équivalence soit à partir de la 45ème h soit : A partir de la 44ème h
2004:36ème h+8 h d’équivalence
soit à partir de la 44ème h



POUR LES COURTES DISTANCES


Prise en compte du décret 2002 –625 du 25 avril 2002 relatif à la fixation du contingent d’heures supplémentaires prévu à l’article L212-6 du code du travail dans les entreprises de transports routiers de marchandises accordant un contingent de 180h à titre transitoire et dans la perspective d’un retour à 130h suivant un calendrier non encore défini.

De la loi Aubry II accordant un délai pour les entreprises de moins de 20 salariés dans l’imputation des heures supplémentaires sur le contingent
Entreprises de - 20 salariés Entreprises de + de 20 salariés Contingent annuel
d’heures supplémentaires 180 h 180h Imputation des heures 2002:38ème h+4 h d’équivalence
supplémentaires sur le soit à partir de la 42ème h A compter de 2002
contingent annuel 2003:37ème h+4 h d’équivalence 36ème h+4 h d’équivalence
soit à partir de la 41ème h A partir de la 40ème h
2004:36ème h+4 h d’équivalence
soit à partir de la 40ème h

POUR LES MESSAGERS

Il faut tenir compte du droit commun uniquement

- du décret n°2001-941 (« décret GUIGOU ») relatif à la fixation du contingent d’heures supplémentaires pour les entreprises de moins de 20 salariés, soit 180 heures en 2002 et 170 heures en 2003.

- de la loi Aubry II accordant un délai pour les entreprises de moins de 20 salariés dans l’imputation des heures supplémentaires sur le contingent annuel.


Entreprises de - 20 salariés Entreprises de + de 20 salariés Contingent annuel
d’heures supplémentaires 2002:180h
2003:170 h 130h
2004:160 h Imputation des heures 2002 : A partir de la 38ème h
supplémentaires sur le 2003 : A partir de la 37ème h A compter de 2002
contingent annuel 2004 : A partir de la 36ème h A partir de la 36ème heure



ATTRIBUTION DES REPOS


On retourne au droit commun du calcul du repos compensateur à la semaine mais en tenant compte des heures d’équivalence pour les conducteurs longues distances et courtes distances


POUR LES LONGUES DISTANCES
Entreprises de 10 salariés au + Entreprises de+de 10 salariés Heures supplémentaires Pas de repos compensateur 50% au delà de 41 heures
dans le contingent + 8 heures d’équivalence
soit au delà de 49 heures Heures supplémentaires 50% pour toute heure 100% pour toute heure
au delà du contingent supplémentaire soit au delà supplémentaire soit au delà
de 43 heures de 43 heures



NB :
L’accord du 23 novembre 1994 n’ayant pas été dénoncé, cet accord est toujours en vigueur dans l’application du repos récupérateur à la seule et unique condition qu’il soit plus favorable au salarié.
Ainsi lorsqu’il n’y aura pas ouverture du droit à repos compensateur calculé à la semaine, le salarié longue distance, dans les entreprises ayant déclaré à l’époque l’application du repos récupérateur, pourra bénéficier dudit repos récupérateur.




POUR LES COURTES DISTANCES Entreprises de 10 salariés au + Entreprises de + 10 salariés Heures supplémentaires Pas de repos compensateur 50% au delà de 41 heures
dans le contingent + 4 heures d’équivalence soit
au delà de 45 heures Heures supplémentaires 50% pour toute heure 100% pour toute heure
au delà du contingent supplémentaire soit au delà supplémentaire soit au delà
de 39 heures de 39 heures



POUR LA MESSAGERIE A COMPTER DU 1ER AOUT 2002 Entreprises de 10 salariés au + Entreprises de + de 10 salariés Heures supplémentaires Pas de repos compensateur 50% au delà de 41 heures
dans le contingent Heures supplémentaires 50% pour toute heure 100% pour toute heure
au delà du contingent supplémentaire supplémentaire

 


dimanche 21 juin 2009

STATUTS Délégués du Personnel


Le Statut De Délégué Du Personnel


                                                                                                          


 


 


Représentants du personnel




Les représentants du personnel sont des salariés élus ou nommés dans lentreprise.


Leur fonction est la représentation et la défense des intérêts individuels et collectifs des salariés.


Pour accomplir leur mission, ils disposent dheures de délégation. Ces heures sont payées comme des heures de travail effectif et utilisées au gré des délégués. (article L424-1 du code du travail), sous condition de prévenance de lemployeur des jours ou heures dabsence.


Conditions pour être électeur : il faut avoir



  • 16 ans accomplis
  • travaillé depuis au moins 3 mois dans lentreprise
  • ne pas avoir encouru de condamnation privative du droit de vote

 


Conditions pour être éligible : il faut avoir



  • 18 ans accomplis
  • travaillé dans lentreprise au moins 1 an sans interruption
  • ne pas être conjoint, descendant, ascendant, frère, soeur ou alliés de même degré du chef dentreprise
  • ne pas avoir encouru de condamnation privative du droit de vote ou avoir été déchu de fonctions syndicales

 





Les attributions spécifiques de Porte parole des salariés


La mission principale des délégués du personnel est de présenter aux employeurs toutes les réclamations individuelles ou collectives des salariés de lentreprise.


Les délégués du personnel ont pour mission de présenter à lemployeur toutes les réclamations individuelles ou collectives relatives aux salaires, à lapplication du Code du travail et des autres lois et règlements concernant la protection sociale, lhygiène et la sécurité ainsi que des conventions et accords collectifs de travail applicables dans lentreprise (C. trav., art. L. 422-1, al. 1). Les revendications doivent être présentées par écrit à l’employeur deux jours au moins avant la date de la réunion mensuelle. En général, les revendications sont examinées lors de cette réunion mais rien n’interdit au délégué du personnel de solliciter un entretien avec l’employeur en dehors de cette réunion.Les délégués du personnel interviennent donc sur des objets aussi divers que -les salaires et accessoires du salaire (comme laccès aux chèques vacances)



  • lhygiène et la sécurité des travailleurs
  • la durée du travail
  • lapplication des conventions et accords collectifs de travail
  • la protection sociale
  • les congés payés, etc.

 


Exemple: ils peuvent présenter des réclamations visant à assurer lapplication des règles légales telles que le SMIC, la périodicité du paiement des salariés. Mais, en revanche ils ne peuvent pas solliciter une augmentation générale des salaires. Cette demande en effet ne pourrait émaner que dun délégué syndical.


Notez : Même sil existe dans lentreprise des délégués du personnel le salarié conserve la faculté de présenter ses observations à lemployeur directement ou via son supérieur hiérarchique. Le fait de passer par lintermédiaire des délégués du personnel permet au salarié de faire ses réclamations dans lanonymat et de rester à labri de toutes représailles éventuelles de la part de lemployeur.(C. trav., art. L. 422-1).


Linspection du travail


Les délégués du personnel ont pour mission de saisir linspection du travail de toutes les plaintes et observations relatives à lapplication des prescriptions législatives et réglementaires dont elle est chargée dassurer le contrôle, cest-à-dire des plaintes relatives aux conditions de travail dans lentreprise, à lapplication de la réglementation relative aux salaire, aux congés payés, à la durée du travail, etc. (C. trav., art. L. 422-1, al. 1). Ils peuvent également saisir linspection du travail de toutes les plaintes et observations sur lapplication des conventions et accords collectifs (étendus ou non étendus).


Lorsque linspecteur du travail se rend dans lentreprise à la demande du délégué du personnel pour effectuer une visite, il est tenu davertir ce dernier qui peut alors, sil le désire laccompagner durant toute la durée de sa visite (C. trav., art. L. 422-1, al. 5). De même, lorsque linspecteur du travail se rend dans lentreprise de sa propre initiative, il peut proposer (mais dans ce cas, ce nest pas une obligation!) au délégué du personnel de laccompagner.


A noter: Ici encore, les salariés peuvent saisir directement linspection du travail sans passer par lintermédiaire des délégués du personnel.




Attributions diverses


A.              Les congés payés


Si la période et lordre des départs en congé payés ne sont pas prévus par la convention ou un accord collectif de travail, les délégués du personnel sont consultés pour déterminer cette période et cet ordre des départs (C. trav., art. L. 223-7, al. 2 et 3). Par ailleurs, lavis conforme des délégués du personnel est requis en cas de fractionnement des congés payés dû à la fermeture de létablissement (C. trav., art. L. 223-8, al. 5).


B.              Le reclassement des accidentés du travail


Lemployeur doit consulter les délégués du personnel avant de proposer un nouveau poste à un salarié déclaré inapte à reprendre son emploi après un accident du travail (C. trav., art. L. 122-32-5).


C.              La désignations des membres du CHSCT


Les délégués du personnel (comme les membres du comité dentreprise) font partie du collège désignant les membres du CHSCT (C. trav., art. L. 236-5, al. 1).


D.              Le repos compensateur


Les délégués du personnel doivent être consultés avant toute notification de lemployeur dun report dune demande de repos compensateur pour heures supplémentaires (C. trav., art. D. 212-7, al. 3).


E.              Le chômage-intempéries


Dans le bâtiment et les travaux publics, lemployeur doit consulter les délégués du personnel avant de décider larrêt de travail. La déclaration de chômage-intempéries adressée à la caisse de congés payés doit être signée par lemployeur et les délégués du personnel.




Liaison CE et CHSCT

Lorsquil existe un comité dentreprise, les délégués du personnel ont qualité pour lui communiquer les suggestions et observations du personnel sur toutes les questions entrant dans la compétence du comité. Les délégués communiquent au C.H.S.C.T. les suggestions du personnel sur les questions qui entrent dans leurs compétences.



 


 Absence de CE


Quand il ny a pas de comité dentreprise les délégués du personnel font office de comité dentreprise et ont de ce fait ce que lon appelle des attributions supplétives



  • Lorsquil nexiste pas de comité dans une entreprise dau moins 50 salariés, (par suite de carence (C. trav., art. L. 422-3 et art. L. 431-3).), les délégués du personnel sont informés ou consultés aux lieu et place du comité dentreprise sur les questions intéressant lorganisation, la gestion et la marche générale de lentreprise et notamment, sur les mesures de nature à affecter le volume ou la structure des effectifs, la durée du travail ou les conditions demploi, de travail et de formation professionnelle du personnel. Ils donnent également leur avis sur les modifications de lorganisation économique ou juridique de lentreprise, notamment en cas de fusion, de cession, de modification importante des structures de production de lentreprise, acquisition ou cession de filiales...
  • Lorsquil nexiste pas de comité dentreprise (leffectif étant inférieur à 50), les délégués communiquent toutes suggestions tendant à lamélioration du rendement et de lorganisation générale de lentreprise.Ils sont consultés en cas de licenciement économique ils sont consultés sur lordre des licenciements et sur tout projet visant au moins deux salariés . Ils sont consultés sur les mesures visant à la reprise dactivité des salariés handicapés et recoivent tous les documents relatifs à la politique de formation dans lentreprise ou létablissement ce qui a une grande importance pour vérifier les efforts dadaptation à lévolution des emplois faits par lemployeur.
  • Lorsque le C.H.S.C.T. nexiste pas, les délégués du personnel exercent alors les missions qui lui étaient dévolues (C. trav., art. L. 422-5).

Dans les entreprises de 50 salariés au moins, ils disposent des moyens mis normalement à la disposition des membres du C.H.S.C.T.


Dans les petites unités de moins de 50 salariés, ils jouissent pour cette mission des moyens des délégués du personnel uniquement.


Rappel : le CHSCT doit procéder à lanalyse des risques professionnels auxquels peuvent être exposés les salariés de létablissement et à lanalyse des conditions de travail et contribuer à la prévention des risques professionnels dans létablissement - depuis le 8 Novembre 2002 lemployeur doit établir un document unique répetoriant les risques dans lentreprise et les moyens mis en oeuvre pour y palier . Les délégués du personnel doivent sassurer de lexistence de ce document et du sérieux des informations qui y sont portées .



  • Le remplacement des délégués syndicaux

Dans les entreprises (et non dans les établissements!) de moins de 50 salariés, un délégué du personnel titulaire peut être désigné par une organisation syndicale représentative pour faire fonction de délégué syndical dans lentreprise (C. trav., art. L. 412-11, al. 4). Le salarié est ainsi à la fois le délégué du personnel et le délégué syndical de lentreprise.


Le délégué du personne ainsi désigné peut exercer toutes les attributions du délégué syndical. Cependant, cest sur son crédit dheures de délégué du personnel quil remplit les deux missions.


A savoir: En cas de délégation unique du personnel, les missions des deux institutions, comité dentreprise et délégués du personnel, demeurent inchangées. Ces missions sont donc exercées exclusivement par les membres de la délégation unique prenant soit la casquette des membres du comité dentreprise, soit celle des délégués du personnel. La délégation unique peut même exercer les attributions du comité dhygiène, de sécurité et des conditions de travail en cas de carence de ce comité.






Fonctionnement



Le fonctionnement de linstitution


Parce que dans lexercice de leurs fonctions, les délégués du personnel peuvent être amenés à présenter des réclamations et à prendre une position pas toujours conforme avec les intérêts de lemployeur, ils bénéficient dun statut protecteur notamment contre le licenciement.


Réunions


1.              La réunion mensuelle collective


Lemployeur a lobligation de recevoir les délégués du personnel collectivement au moins une fois par mois. A cette fin, lemployeur doit convoquer tous les délégués du personnel, titulaires ou suppléants, en précisant le jour et lheure de la réunion. Cette convocation doit être adressée quelques jours avant la réunion afin que les délégués puissent transmettre à lemployeur, au moins deux jours ouvrables avant dêtre reçus, le « cahier des réclamations » (C. trav., art. L. 424-5).


A noter : Labsence de la réunion nest justifiée quen cas de force majeure ou si les délégués du personnel eux-mêmes refusent dassister à la réunion (Cass. crim., 30.06.1987).


Pendant la réunion, les délégués du personnel présentent leurs observations et leurs réclamations. Ils peuvent, sils le souhaitent, se faire assister par un représentant dune organisation syndicale (C. trav., art. L. 424-4, al. 3). Lemployeur a lobligation découter les délégués du personnel. En revanche, il na pas lobligation de répondre immédiatement à la question demandée. En effet, lemployeur a pour seule obligation de répondre par écrit aux demandes des délégués du personnel dans un délai de six jours ouvrables suivant la réunion. Lensemble des réponses doit être retranscrit sur le registre des délégués du personnel.


A savoir : Le registre des délégués du personnel contient lensemble des réclamations présentées par les délégués du personnel ainsi que les réponses apportées par lemployeur. Ce registre doit être tenu à la disposition de tous les salariés, un jour ouvrable par quinzaine, en dehors de leur temps de travail. Il doit également être tenu à la disposition de linspecteur du travail et des délégués du personnel eux-mêmes. Le défaut de tenue du registre spécial caractérise le délit dentrave au fonctionnement régulier des délégués du personnel


Aucun procès-verbal ne doit être rédigé à lissue de la réunion. Toutefois, si un compte rendu est rédigé, il constitue un engagement unilatéral de lemployeur qui lui est opposable.


2.              Les autres réunions collectives


Les délégués du personnel peuvent également demander, en cas durgence, à être reçus collectivement par lemployeur (C. trav., art. L. 424-4, al. 1). Dans ce cas, le délai de deux jours ouvrables entre le dépôt de la réclamation et la tenue de la réunion na pas à être respecté.


De même, les délégués du personnel ont la possibilité dorganiser des réunions avec les salariés à condition de respecter les limites imposées en matière de liberté de circulation dans lentreprise.


Lemployeur peut également prendre linitiative dorganiser une réunion exceptionnelle des délégués du personnel si les circonstances le justifient.


A savoir : Dans les sociétés anonymes, les délégués du personnel peuvent être reçus par le conseil dadministration en présence du directeur ou de son représentant afin de présenter les réclamations qui nécessitent une délibération de ce conseil (C. trav., art. L.424-4, al. 1).


3.              Les réunions individuelles


Les délégués du personnel peuvent demander à lemployeur dêtre reçus soit individuellement, soit par catégorie, soit par atelier, soit par service ou spécialité professionnelle pour toute question les concernant (C. trav., art. L. 424-4, al. 2).


Qui participe aux réunions?


Il sagit de :



  • lemployeur
  • les délégués titulaires
  • les délégués suppléants sils le souhaitent
  • éventuellement, des représentants syndicaux admis à « assister » les délégués. Dans les entreprise où les délégués du personnel sont peu expérimentés il est utile de demander à une ou des centrales syndicales de désigner un délégué syndical pour aider les délégués du personnel.

 


Notez-le : les suppléants nont pas droit à la parole ni droit de vote.






Les moyens





Pour exercer son mandat le délégué du personnel dispose de certains moyens.


Laccès à certaines sources dinformation


L’employeur doit mettre à la disposition des délégués du personnel :



  • la convention et les accords collectifs de travail applicables dans l’entreprise ou l’établissement;
  • les contrats de mise à disposition du personnel intérimaire;
  • les attestations, consignes, résultats et rapports relatifs aux vérifications et contrôle mis à la charge de l’employeur au titre de l’hygiène et de la sécurité;
  • le registre du personnel.

 


Le crédit dheures ou heures de délégation:


Le chef détablissement est tenu de laisser aux délégués du personnel le temps libre nécessaire à lexercice de leurs fonctions. Le montant de ce crédit dheures est fixé en fonction de leffectif de lentreprise en cause.


15 heures de délégation par mois ou de 10 heures dans les entreprises de moins de 50 salariés (article L424-1 du code du travail).


Un crédit supplémentaire peut être alloué



  • pour les délégués du personnel appelés à exercer les fonctions économiques du comité dentreprise (20 heures par mois)
  • pour les délégués du personnel appelés à exercer les fonctions C.H.S.C.T. (2 à 20 heures par mois, suivant la taille de lentreprise)
  • en cas de circonstances exceptionnelles.

 


Il est utile de négocier en dehors des périodes de tensions un accroissement des moyens des délégués


Il a par exemple été jugé que la prolongation dun conflit collectif ayant touché tous les ateliers de lentreprise et ayant occasioné par la même une activité accrue aux représentants du personnel justifiait un dépassement des heures de délégation.


Notez : le délégué du personnel investi des fonctions de délégué syndical dans les entreprises de moins de 50 salariés ne dispose pas pour ces fonctions de crédit supplémentaire particulier.


Remarque


Une convention ou un accord collectif peut toujours augmenter le crédit dheures légal .


Attention:


Le crédit dheures nest attribué quaux délégués titulaires. Le suppléant nen bénéficie que sil agit en lieu et place dun titulaire. (par exemple, lorsque le suppléant remplace un titulaire en congé maladie, il bénéficie du crédit de ce titulaire) ou sil existe une disposition conventionnelle le prévoyant. Il sagit dun crédit individuel, mensuel et limité car seules des circonstances exceptionnelles peuvent justifier son dépassement.


Le décompte des heures se fait au cours de chaque mois. Il nexiste pas de possibilité de report dun mois sur lautre.


Par ailleurs, en cas dabsence(s) au cours dun mois pour quelque motif que ce soit, il ny a pas de proratisation du crédit.


Le temps passé aux réunions avec lemployeur ne simpute pas sur le crédit dheures des délégués.


Sil y a cumul des fonctions de délégué du personnel et de membre élu du comité dentreprise ou de délégué syndical, il y a cumul des heures de délégation.


Les délégués du personnel peuvent utiliser librement les heures de délégation. Ce temps peut se situer pendant ou en dehors du temps de travail à condition toutefois que ce temps soit utilisé conformément à leur mission de délégué du personnel.


Attention : ce nest pas à lemployeur quil revient dapprécier la bonne ou mauvaise utilisation du temps de délégation. Il y a une présomption de bonne utilisation. Elle ne joue pas en revanche en cas de dépassement du crédit normal.


La loi a prévu que les heures de délégation doivent être payées à léchéance normale.


Mais, lemployeur peut toujours a posteriori saisir le conseil de prudhommes pour contester leur bonne utilisation.


Notez : Pour informer et décompter les heures de délégation, les délégués du personnel utilisent fréquemment des bons de délégation qui sont valables sils ne sont pas déguisés en demande dautorisation préalable.


Concrètement, le délégué du personnel doit préciser quil sera absent de telle heure à telle heure sur ses heures de délégation.


Enfin, signalons que le temps passé par les délégués du personnel à lexercice de leurs fonctions est de plein droit considéré comme temps de travail.


Liberté de déplacement (C. trav., art. L. 424-3) :


Pour exercer son mandat, le délégué du personnel peut utiliser une partie de ses heures pour se déplacer hors de lentreprise.


Il peut aussi se déplacer librement dans lentreprise pendant ses heures de délégation et prendre tous contacts avec les salariés pendant leur travail à condition de ne pas apporter de gêne importante à « accomplissement du travail des salariés.


Exemples: La visite par un délégué du personnel à linspecteur du travail pour linformer des difficultés quil rencontre pour exercer son mandat fait partie de son activité.


Ce nest pas le cas de lanimation dune journée dexposition sur la paix.


Mise à disposition dun local (C. trav., art. L. 424-2, al.1)


Le chef détablissement est tenu de mettre à la disposition des délégués du personnel le local nécessaire pour leur permettre de remplir leur mission, et notamment de se réunir en toute discrétion.


Ce local nest pas à la disposition exclusive des délégués il peut également être utilisé par le comité dentreprise ou par la direction, pour des réunions.


Information du personnel - affichage et tracts -


Les délégués du personnel peuvent faire afficher des renseignements destinés au personnel (C. trav., art. L. 424-2, al. 2) :



  • dune part, sur les emplacements obligatoires réservés aux communications syndicales;
  • et dautre part, aux portes dentrée des lieux du travail.

A noter : Les panneaux destinés aux sections syndicales doivent être distincts de ceux réservés aux délégués du personnel (C. trav., art. L. 412-8).


Aucune indication nest donnée sur le nombre de panneaux ou sur leur aspect. Ces modalités être négociées par accord entre lemployeur et les délégués du personnel.


Les communications affichées par les délégués du personnel doivent concerner les renseignements que ces derniers ont pour mission de porter à la connaissance des salariés. Il en est ainsi par exemple des comptes rendus des réunions avec lemployeur; des comptes rendus des démarches extérieures (par exemple avec linspecteur du travail) sinscrivant dans le cadre des missions des délégués du personnel, des enquêtes en matière dhygiène et de sécurité, des informations relatives au droit du travail, etc.


Attention : Ces communications ne doivent revêtir aucun caractère polémique de nature à troubler le bon fonctionnement de lentreprise. Ainsi, les délégués du personnel ne peuvent pas utiliser leur droit daffichage pour appeler les salariés à faire grève.


Les communications affichées par les délégués du personnel nont pas à être transmises à lemployeur. Toutefois, si lemployeur estime que le contenu dune affiche est illicite, il doit dans un premier temps faire constater laffichage litigieux par huissier, puis saisir le président du tribunal de grande instance, statuant en référé, pour faire ordonner le retrait de laffichage.


La distribution de tracts


La loi ne donne aucune indication en la matière mais la jurisprudence admet que les délégués du personnel distribuent aux salariés des tracts les informant des réponses données par lemployeur aux réclamations présentées. De même, les délégués du personnel ont la possibilité de distribuer des documents destinés à recueillir les avis, les suggestions et les revendications des salariés sur un certains nombres de thèmes (retraite, emploi, travail des femmes, etc.). En revanche, lorsque la distribution des tracts excède le cadre des missions des délégués du personnel, lemployeur est en droit de sy opposer.


Le financement


Les délégués du personnel ne bénéficient daucun financement particulier pour exercer leurs missions. Toutefois, lorsque les délégués du personnel exercent les attributions économiques du comité dentreprise, lemployeur est tenu de leur accorder une subvention de fonctionnement identique à celle normalement allouée au comité, soit 0,2% de la masse salariale brute. Ce budget est alors géré conjointement par lemployeur et les délégués du personnel (C. trav., art. L. 422-3, al. 6).


 


 


Délégation Unique


Dans les entreprises, dont leffectif est de moins de 200 salariés, le chef dentreprise peut décider, suite à la consultation des délégués du personnel et du comité dentreprise sils existent, que les délégués du personnel instituent la délégation unique au comité dentreprise (article L431-1-1 du code du travail).


Cette possibilité de regroupement des institutions représentatives, est possible lors de la mise en place du comité dentreprise ou lors de son renouvellement.


Dans ce cas, les délégués du personnel remplissent également les fonctions de représentants du personnel au sein du comité dentreprise.


Nombre des délégués à élire :


Dans les entreprises de moins de 200 salariés où il est institué une délégation du personnel au comité dentreprise le nombre de délégués du personnel est fixé comme suit par larticle R423-1-1 du code du travail.


Lemployeur devra accorder aux délégués du personnel et membre du comité dentreprise une délégation de 20H par mois.


Effectif de lentreprise
Nombre de délégués titulaires
Nombre de délégués suppléants
50 à 74
3
3
75 à 99
4
4
100 à 124
5
5
125 à 149
6
6
150 à 174
7
7
175 à 199
8
8


 





Protection de la représentation salariale


Qui sont les salariés protégés ?


Bénéficient dune protection spéciale instituée par le code du travail, contre toute mesure discriminatoire de lemployeur vis à vis de leur statut, les :



  • délégués syndicaux (L 412-18)
  • membres élus et les représentants syndicaux au comité dentreprise (L 436-1)
  • délégués du personnel et les délégués inter-entreprises (L425-1)
  • membres du comité hygiène, sécurité et conditions de travail (L 236-11)
  • conseillers prudhommes salariés et candidats à lélection prudhomale
  • salariés mandatés par une organisation syndicale représentative

Pour une salariée mandatée , licenciée sans autorisation de linspection du travail et qui demande en référé sa réintégration : « trouble manifestement illicite auquel le juge des référés devait mettre fin » (Cass soc 19/2/2002 (P) Melle BUREAU/ STÉ ORFEA)



  • membres des commissions paritaires locales lorsque laccord constituant cette commission le prévoit
  • candidats aux fonctions de délégués du personnel ou de membre élu du comité dentreprise
  • représentants des salariés désignés dans le cadre des redressements ou liquidations judiciaires
  • conseillers du salarié inscrits sur liste préfectorale pour les entretiens préalables aux licenciements
  • salariés prouvant que lemployeur connaissait limminence de leur candidature ou de leur désignation
  • salariés ayant demandé des élections de délégués du personnel ou de membres du comité dentreprise si cette demande est confirmée par une organisation syndicale
  • les administrateurs de la sécurité sociale ( L 231-11 du code de la sécurité sociale)
  • Quelle est la durée de la protection ?

voir le paragraphe qui aborde le sujet



  • En quoi sont-ils protégés ?

Un principe : cest le mandat que le salarié incarne qui est protégé et non la personne du salarié. Aussi ladministration veille-t-elle à ce que la représentation du personnel ne soit pas atteinte à travers des pratiques visant à éliminer le représentant des salariés désigné ou élu.


Cest principalement en organisant une concertation autour de léviction dun salarié bénéficiant dun statut protecteur que la protection du mandat est assurée:




 


 





Laccord préalable de linspection du travail ( article L425-1 CT)


Lemployeur, doit recueillir préalablement laccord de linspecteur du travail, pour:



  • licencier le salarié pour motif lié à sa personne
  • licencier économiquement, y compris en cas de redressement judiciaire
  • effectuer une mutation en cas de transfert partiel dentreprise ou détablissement
  • mettre fin ou ne pas renouveler un contrat à durée déterminée

Articles : L412-8 al 7, L425-2, L 436-2 : le titulaire dun CDD même de courte durée ( Cass soc 11/12/2001 Bull n° 375 p 301) est protégé



  • à loccasion du terme de son contrat ,
  • à loccasion dune rupture avant terme du contrat.

Linspection du travail vérifie quil ny a pas de discrimination et lemployeur doit saisir linspecteur avant toute décision


Bien entendu, le salarié licencié en violation du statut protecteur (défaut de demande dautorisation de linspection du travail) doit retrouver le poste quil occupait avant son licenciement et non un autre poste de réintégration , lemployeur ne justifiant pas de la suppression du poste de lintéressé(Cass soc 11/12/2001 (P) M Abderrahim et UL CGT/ Sté MESNIL G20)


Cette réintégration peut être demandée en référé au Juge prudhomal (un tel licenciement constituant un trouble manifestement illicite ) ou au fond.


Si le salarié ne demande pas sa réintégration il a droit au paiement des sommes retenues un salarié protégé licencié sans autorisation de linspection du travail a droit au rappel de salaire pour sa période de mise à pied


La décision de linspection du travail , quelle soit dautorisation ou de refus de licenciement simpose au juge prudhomal et à la cour dappel :


Une Cour dappel est incompétente pour réformer les motifs retenus par linspection du travail à fortiori pour justifier un licenciement pour lequel linspection du travail na pas donné dautorisation (pour un refus dautorisation de licencier Cass Soc 12/6/2001 (P) Mr Guerin/Framoagerie de Clerval).


Le juge administratif est seul compétent pour apprécier au fond le bien fondé de lautorisation ou du refus dautorisation de licencier émis par linspection du travail.


Le juge judiciaire peut par contre :



  • apprécier le degré de gravité des fautes incriminées (fautes graves ou fautes lourdes) mais à condition de sen tenir « aux fautes retenues par ladminisitration (Cass soc 10/7/2001 (P) Mr Clémot/Sté Martin Rondeau)
  • octroyer des dommages-intérêt pour non respect des critères de licenciement dans un licenciement économique autorisé par linspection du travail - la conformité de la demande de licenciement à lordre des licenciements ne faisant pas partie des éléments contrôlés par ladministration . (Cass soc 11/12/2001(P) SCP Duval-Chabalier/ Mr BUTI)

Dans la pratique toutes les mesures qui mettent fin à la relation de travail sont soumises à autorisation :


proche de la situtation de la fin de CDD on trouve par exemple



  • la fin de chantier ou
  • la fin de spectacle , car le refus de ladministration peut résulter du fait quun motif dintérêt général soppose à la fin du contrat du salarié protégé (CE 25/3/83 Sté générale dentreprise pour les travaux publics rec Leb p143, CE 25/10/85 Sté « théatre folies bergères » rec Leb p302
  • la mise à la retraite notamment quand la convention collective applicable prévoit un âge limite : linspection du travail doit sassurer que la mesure nest pas discriminatoire , que les conditions légales de départ à la retraite sont remplies et quaucun motif dintérêt général ne soppose au licenciement (CE 08/2/95 Min du travail et Crédit lyonnais rc Leb p63)

 


Toutes les mesures qui modifient la relation de travail sont aussi soumises à autorisation :


Non seulement la mutation en cas de transfert partiel dentreprise ou détablissement est soumise à autorisation mais aussile licenciement en cas de disparition de lentreprise que lon soit en réglement ou liquidation juficiaire alors même que lactivité ne sera pas poursuivie (CE 30/10/85 Garnier rec Leb p 306, CE 20/3/96 SA le comptoir du pain Rec Lenb T p 1190)


« Sauf manifestation non équivoque du salarié de donner sa démission , le contrat de travail ne peut être rompu que par un licenciement » si un salarié protégé refuse une modification de son contrat (Cass soc 12/12/90 AJ n° 89 p 19)


Même en cas de transaction de départ préalable entre lemployeur et le salarié, une décision de la Cour de Cassation du 12 juin 2001, rappelle que le licenciement dun salarié protégé nécessite toujours lautorisation préalable de linspection du travail.


Le salarié protégé, qui ne demande pas la poursuite de son contrat de travail illégalement rompu, a le droit dobtenir le montant de la rémunération quil aurait dû percevoir entre son éviction et lexpiration de la période de protection, les indemnités de rupture et une indemnité réparant lintégralité du préjudice résultant du caractère illicite du licenciement.


Une telle décision sexplique par le fait que cest non la personne mais la fonction qui est protégée.


La protection porte sur le mandat de représentation du personnel et toute rupture de ce mandat même avec « laccord négocié «  de lintéressé cause un préjudice à lensemble du personnel de lentreprise.


Afin de dissuader les employeurs de financer « à lamiable » le départ dun représentant du personnel un peu trop efficace , la Cour de cassation rend particulièrement onéreuse une telle manoeuvre.


Pour de plus amples précisions voir Action Juridique N° 149 de Juillet 2001


CFDT presse 4, Boulevard de La Villette , 75955 Paris Cedex 19 , accompagné dun réglement de 10,65 Euros


 





Plan du chapître licenciement dun salarié protégé



  • la procédure spécifique préalable au licenciement dun salarié protégé
  • le controle de la motivation du licenciement
  • le refus dautorisation ou la contestation de lautorisation

 


La procédure préalable à obtention de lautorisation de licencier un salarié protégé


Dans le cadre de lorganisation dune protection effective des représentants du personnel , le législateur a estimé quil était nécessaire non seulement que lautorité administrative intervienne pour donner ou refuser lautorisation demandée par lemployeur mais également quune discussion existe réellement sur les motifs du licenciement . Il a donc rendu cette discussion obligatoire à plusieurs niveaux.


Cette procédure particulière comprend :



  • lentretien préalable
  • la consultation du comité dentreprise
  • lenquête contradictoire

 


 


Lentretien préalable


Avant toute autre démarche le salarié doit être convoqué à un entretien (article R 436-1 du code du travail).


Le juge sassure du fait que lentretien prévu a eu lieu (CE 5/6/87 Richter rec Leb T p978).


NB : le refus du salarié de se rendre à une convocation qui lui a été régulièrement notifiée ne viciera pas la procédure (CE 16/3/90 SA Consortium de maintenance et de technologie Rec Leb T p 1015)


Le Juge vérifie que cet entretien a eu lieu préalablement à toute autre démarche (CE 12/10/90 Demoleon Rec Leb T p 1016)


Le juge vérifie bien entendu que la convocation comportait la mention de ce quun licenciement était envisagé(CE 5/6/87 Sté décor diffusion peinture Rec Leb T p 978)


Le juge vérifie que le salarié était bien informé de son droit dêtre assisté (CE 29/3/91 Sté des entreprises R Leclercq req n° 90.200)


Pour de plus amples précisions voir Action Juridique N° 149 de Juillet 2001


CFDT presse 4, Boulevard de La Villette , 75955 Paris Cedex 19 , accompagné dun réglement de 10,65 Euros


La consultation du comité dentreprise


Cette consultation permet daviser lensemble des élus de léventualité dun licenciement dun des leurs et permet à lintéressé de faire entendre ses observations .


Le juge sassurera donc que les membres du CE ont bien reçu une convocation faisant mention du projet de licenciement ; que le salarié visé par la mesure a bien été convoqué et quil a été entendu (CE 18/10/91 Kaba Re Leb T p1229).


Le juge vérifiera que le comité a effectivement donné son avis par le biais dun vote (CE 2/2/96 Cornut rec Leb T p 1189 - CE 30/4/97 Gambier Rec Leb T p 1105)


NB : ce vote ne constitue quun avis et lemployeur nest pas tenu de le suivre.


Pour de plus amples précisions voir Action Juridique N° 149 de Juillet 2001


CFDT presse 4, Boulevard de La Villette , 75955 Paris Cedex 19 , accompagné dun réglement de 10,65 Euros


Lenquête contradictoire


Après lentretien préalable et la consultation du comité dentreprise , lemployeur saisit ladministration du travail .


Lenquête est nécessaire à la régularité de la décision administrative (CE 4/12/87 Min du travail c/société lyonnaise de plastiques req n° 72.379)


La saisine de linspection du travail préalable à lentretien ou à la réunion du CE ne peut que conduire au rejet de la demande de lemployeur (CE 5/6/87 Sté décor Diffusion peinture et CE 11/3/88 Sorres req n° 73.067)


Cette enquête nimpose pas lorganisation dune confrontation entre lemployeur et le salarié (CE 20/2/95 Layma req n° 123.757).


Ladministration na pas lobligation dinformer chacune des deux parties des éléments apportés par lautre ou recueillis par linspecteur (CE 8/1/82 Etab Petitjean req n° 21.814 et CE 9/10/87 Sté européenne de vigilance industrielle et privée req 68.531)


Attention : il arrive que ladministration du travail ne notifie pas expressément sa décision. Ce silence équivaut à une décision « implicite » de refus dautorisation : une telle situation peut être source de contentieux . La défense de lélu sera rendue difficile car elle ne pourra sappuyer sur les raisons qui ont amené ladministration à rejeter la demande de licenciement de lemployeur.


Il est donc impératif dobtenir une notification écrite et donc argumentée de linspection du travail.


Dans cette phase le syndicat se doit dêtre au coté de son élu car à travers lélu cest bien la représentation du personnel qui est mise en cause.




Les délégués du personnel ont pour mission de saisir linspection du travail de toutes les plaintes et observations relatives à lapplication des prescriptions législatives et réglementaires dont elle est chargée dassurer le contrôle, cest-à-dire des plaintes relatives aux conditions de travail dans lentreprise, à lapplication de la réglementation relative aux salaire, aux congés payés, à la durée du travail, etc. (C. trav., art. L. 422-1, al. 1). Ils peuvent également saisir linspection du travail de toutes les plaintes et observations sur lapplication des conventions et accords collectifs (étendus ou non étendus).


Lorsque linspecteur du travail se rend dans lentreprise à la demande du délégué du personnel pour effectuer une visite, il est tenu davertir ce dernier qui peut alors, sil le désire laccompagner durant toute la durée de sa visite (C. trav., art. L. 422-1, al. 5). De même, lorsque linspecteur du travail se rend dans lentreprise de sa propre initiative, il peut proposer (mais dans ce cas, ce nest pas une obligation!) au délégué du personnel de laccompagner.


A noter: Ici encore, les salariés peuvent saisir directement linspection du travail sans passer par lintermédiaire des délégués du personnel.



Attributions diverses


A.              Les congés payés


Si la période et lordre des départs en congé payés ne sont pas prévus par la convention ou un accord collectif de travail, les délégués du personnel sont consultés pour déterminer cette période et cet ordre des départs (C. trav., art. L. 223-7, al. 2 et 3). Par ailleurs, lavis conforme des délégués du personnel est requis en cas de fractionnement des congés payés dû à la fermeture de létablissement (C. trav., art. L. 223-8, al. 5).


B.              Le reclassement des accidentés du travail


Lemployeur doit consulter les délégués du personnel avant de proposer un nouveau poste à un salarié déclaré inapte à reprendre son emploi après un accident du travail (C. trav., art. L. 122-32-5).


C.              La désignations des membres du CHSCT


Les délégués du personnel (comme les membres du comité dentreprise) font partie du collège désignant les membres du CHSCT (C. trav., art. L. 236-5, al. 1).


D.              Le repos compensateur


Les délégués du personnel doivent être consultés avant toute notification de lemployeur dun report dune demande de repos compensateur pour heures supplémentaires (C. trav., art. D. 212-7, al. 3).


E.              Le chômage-intempéries


Dans le bâtiment et les travaux publics, lemployeur doit consulter les délégués du personnel avant de décider larrêt de travail. La déclaration de chômage-intempéries adressée à la caisse de congés payés doit être signée par lemployeur et les délégués du personnel.





Liaison CE et CHSCT





Lorsquil existe un comité dentreprise, les délégués du personnel ont qualité pour lui communiquer les suggestions et observations du personnel sur toutes les questions entrant dans la compétence du comité. Les délégués communiquent au C.H.S.C.T. les suggestions du personnel sur les questions qui entrent dans leurs compétences.





absence de CE





Quand il ny a pas de comité dentreprise les délégués du personnel font office de comité dentreprise et ont de ce fait ce que lon appelle des attributions supplétives



  • Lorsquil nexiste pas de comité dans une entreprise dau moins 50 salariés, (par suite de carence (C. trav., art. L. 422-3 et art. L. 431-3).), les délégués du personnel sont informés ou consultés aux lieu et place du comité dentreprise sur les questions intéressant lorganisation, la gestion et la marche générale de lentreprise et notamment, sur les mesures de nature à affecter le volume ou la structure des effectifs, la durée du travail ou les conditions demploi, de travail et de formation professionnelle du personnel. Ils donnent également leur avis sur les modifications de lorganisation économique ou juridique de lentreprise, notamment en cas de fusion, de cession, de modification importante des structures de production de lentreprise, acquisition ou cession de filiales...
  • Lorsquil nexiste pas de comité dentreprise (leffectif étant inférieur à 50), les délégués communiquent toutes suggestions tendant à lamélioration du rendement et de lorganisation générale de lentreprise.Ils sont consultés en cas de licenciement économique ils sont consultés sur lordre des licenciements et sur tout projet visant au moins deux salariés . Ils sont consultés sur les mesures visant à la reprise dactivité des salariés handicapés et recoivent tous les documents relatifs à la politique de formation dans lentreprise ou létablissement ce qui a une grande importance pour vérifier les efforts dadaptation à lévolution des emplois faits par lemployeur.
  • Lorsque le C.H.S.C.T. nexiste pas, les délégués du personnel exercent alors les missions qui lui étaient dévolues (C. trav., art. L. 422-5).

Dans les entreprises de 50 salariés au moins, ils disposent des moyens mis normalement à la disposition des membres du C.H.S.C.T.


Dans les petites unités de moins de 50 salariés, ils jouissent pour cette mission des moyens des délégués du personnel uniquement.


Rappel : le CHSCT doit procéder à lanalyse des risques professionnels auxquels peuvent être exposés les salariés de létablissement et à lanalyse des conditions de travail et contribuer à la prévention des risques professionnels dans létablissement - depuis le 8 Novembre 2002 lemployeur doit établir un document unique répetoriant les risques dans lentreprise et les moyens mis en oeuvre pour y palier . Les délégués du personnel doivent sassurer de lexistence de ce document et du sérieux des informations qui y sont portées .



  • Le remplacement des délégués syndicaux

Dans les entreprises (et non dans les établissements!) de moins de 50 salariés, un délégué du personnel titulaire peut être désigné par une organisation syndicale représentative pour faire fonction de délégué syndical dans lentreprise (C. trav., art. L. 412-11, al. 4). Le salarié est ainsi à la fois le délégué du personnel et le délégué syndical de lentreprise.


Le délégué du personne ainsi désigné peut exercer toutes les attributions du délégué syndical. Cependant, cest sur son crédit dheures de délégué du personnel quil remplit les deux missions.


A savoir: En cas de délégation unique du personnel, les missions des deux institutions, comité dentreprise et délégués du personnel, demeurent inchangées. Ces missions sont donc exercées exclusivement par les membres de la délégation unique prenant soit la casquette des membres du comité dentreprise, soit celle des délégués du personnel. La délégation unique peut même exercer les attributions du comité dhygiène, de sécurité et des conditions de travail en cas de carence de ce comité.





Fonctionnement




Le fonctionnement de l’institution




Parce que dans lexercice de leurs fonctions, les délégués du personnel peuvent être amenés à présenter des réclamations et à prendre une position pas toujours conforme avec les intérêts de lemployeur, ils bénéficient dun statut protecteur notamment contre le licenciement.


Réunions


1.              La réunion mensuelle collective


Lemployeur a lobligation de recevoir les délégués du personnel collectivement au moins une fois par mois. A cette fin, lemployeur doit convoquer tous les délégués du personnel, titulaires ou suppléants, en précisant le jour et lheure de la réunion. Cette convocation doit être adressée quelques jours avant la réunion afin que les délégués puissent transmettre à lemployeur, au moins deux jours ouvrables avant dêtre reçus, le « cahier des réclamations » (C. trav., art. L. 424-5).


A noter : Labsence de la réunion nest justifiée quen cas de force majeure ou si les délégués du personnel eux-mêmes refusent dassister à la réunion (Cass. crim., 30.06.1987).


Pendant la réunion, les délégués du personnel présentent leurs observations et leurs réclamations. Ils peuvent, sils le souhaitent, se faire assister par un représentant dune organisation syndicale (C. trav., art. L. 424-4, al. 3). Lemployeur a lobligation découter les délégués du personnel. En revanche, il na pas lobligation de répondre immédiatement à la question demandée. En effet, lemployeur a pour seule obligation de répondre par écrit aux demandes des délégués du personnel dans un délai de six jours ouvrables suivant la réunion. Lensemble des réponses doit être retranscrit sur le registre des délégués du personnel.


A savoir : Le registre des délégués du personnel contient lensemble des réclamations présentées par les délégués du personnel ainsi que les réponses apportées par lemployeur. Ce registre doit être tenu à la disposition de tous les salariés, un jour ouvrable par quinzaine, en dehors de leur temps de travail. Il doit également être tenu à la disposition de linspecteur du travail et des délégués du personnel eux-mêmes. Le défaut de tenue du registre spécial caractérise le délit dentrave au fonctionnement régulier des délégués du personnel


Aucun procès-verbal ne doit être rédigé à lissue de la réunion. Toutefois, si un compte rendu est rédigé, il constitue un engagement unilatéral de lemployeur qui lui est opposable.


2.              Les autres réunions collectives


Les délégués du personnel peuvent également demander, en cas durgence, à être reçus collectivement par lemployeur (C. trav., art. L. 424-4, al. 1). Dans ce cas, le délai de deux jours ouvrables entre le dépôt de la réclamation et la tenue de la réunion na pas à être respecté.


De même, les délégués du personnel ont la possibilité dorganiser des réunions avec les salariés à condition de respecter les limites imposées en matière de liberté de circulation dans lentreprise.


Lemployeur peut également prendre linitiative dorganiser une réunion exceptionnelle des délégués du personnel si les circonstances le justifient.


A savoir : Dans les sociétés anonymes, les délégués du personnel peuvent être reçus par le conseil dadministration en présence du directeur ou de son représentant afin de présenter les réclamations qui nécessitent une délibération de ce conseil (C. trav., art. L.424-4, al. 1).


3.              Les réunions individuelles


Les délégués du personnel peuvent demander à lemployeur dêtre reçus soit individuellement, soit par catégorie, soit par atelier, soit par service ou spécialité professionnelle pour toute question les concernant (C. trav., art. L. 424-4, al. 2).



  • Qui participe aux réunions?

Il sagit de :



  • lemployeur
  • les délégués titulaires
  • les délégués suppléants sils le souhaitent
  • éventuellement, des représentants syndicaux admis à « assister » les délégués. Dans les entreprise où les délégués du personnel sont peu expérimentés il est utile de demander à une ou des centrales syndicales de désigner un délégué syndical pour aider les délégués du personnel.

 


Notez-le : les suppléants nont pas droit à la parole ni droit de vote.




Les moyens


Pour exercer son mandat le délégué du personnel dispose de certains moyens.


Laccès à certaines sources dinformation


Lemployeur doit mettre à la disposition des délégués du personnel :



  • la convention et les accords collectifs de travail applicables dans l’entreprise ou l’établissement;
  • les contrats de mise à disposition du personnel intérimaire;
  • les attestations, consignes, résultats et rapports relatifs aux vérifications et contrôle mis à la charge de l’employeur au titre de l’hygiène et de la sécurité;
  • le registre du personnel.

 


Le crédit dheures ou heures de délégation:


Le chef détablissement est tenu de laisser aux délégués du personnel le temps libre nécessaire à lexercice de leurs fonctions. Le montant de ce crédit dheures est fixé en fonction de leffectif de lentreprise en cause.


15 heures de délégation par mois ou de 10 heures dans les entreprises de moins de 50 salariés (article L424-1 du code du travail).


Un crédit supplémentaire peut être alloué



  • pour les délégués du personnel appelés à exercer les fonctions économiques du comité dentreprise (20 heures par mois)
  • pour les délégués du personnel appelés à exercer les fonctions C.H.S.C.T. (2 à 20 heures par mois, suivant la taille de lentreprise)
  • en cas de circonstances exceptionnelles.

 


Il est utile de négocier en dehors des périodes de tensions un accroissement des moyens des délégués


Il a par exemple été jugé que la prolongation dun conflit collectif ayant touché tous les ateliers de lentreprise et ayant occasioné par la même une activité accrue aux représentants du personnel justifiait un dépassement des heures de délégation.


Notez : le délégué du personnel investi des fonctions de délégué syndical dans les entreprises de moins de 50 salariés ne dispose pas pour ces fonctions de crédit supplémentaire particulier.


Remarque


Une convention ou un accord collectif peut toujours augmenter le crédit dheures légal .


Attention:


Le crédit dheures nest attribué quaux délégués titulaires. Le suppléant nen bénéficie que sil agit en lieu et place dun titulaire. (par exemple, lorsque le suppléant remplace un titulaire en congé maladie, il bénéficie du crédit de ce titulaire) ou sil existe une disposition conventionnelle le prévoyant. Il sagit dun crédit individuel, mensuel et limité car seules des circonstances exceptionnelles peuvent justifier son dépassement.


Le décompte des heures se fait au cours de chaque mois. Il nexiste pas de possibilité de report dun mois sur lautre.


Par ailleurs, en cas dabsence(s) au cours dun mois pour quelque motif que ce soit, il ny a pas de proratisation du crédit.


Le temps passé aux réunions avec lemployeur ne simpute pas sur le crédit dheures des délégués.


Sil y a cumul des fonctions de délégué du personnel et de membre élu du comité dentreprise ou de délégué syndical, il y a cumul des heures de délégation.


Les délégués du personnel peuvent utiliser librement les heures de délégation. Ce temps peut se situer pendant ou en dehors du temps de travail à condition toutefois que ce temps soit utilisé conformément à leur mission de délégué du personnel.


Attention : ce nest pas à lemployeur quil revient dapprécier la bonne ou mauvaise utilisation du temps de délégation. Il y a une présomption de bonne utilisation. Elle ne joue pas en revanche en cas de dépassement du crédit normal.


La loi a prévu que les heures de délégation doivent être payées à léchéance normale.


Mais, lemployeur peut toujours a posteriori saisir le conseil de prudhommes pour contester leur bonne utilisation.


Notez : Pour informer et décompter les heures de délégation, les délégués du personnel utilisent fréquemment des bons de délégation qui sont valables sils ne sont pas déguisés en demande dautorisation préalable.


Concrètement, le délégué du personnel doit préciser quil sera absent de telle heure à telle heure sur ses heures de délégation.


Enfin, signalons que le temps passé par les délégués du personnel à lexercice de leurs fonctions est de plein droit considéré comme temps de travail.


Liberté de déplacement (C. trav., art. L. 424-3) :


Pour exercer son mandat, le délégué du personnel peut utiliser une partie de ses heures pour se déplacer hors de lentreprise.


Il peut aussi se déplacer librement dans lentreprise pendant ses heures de délégation et prendre tous contacts avec les salariés pendant leur travail à condition de ne pas apporter de gêne importante à « accomplissement du travail des salariés.


Exemples: La visite par un délégué du personnel à linspecteur du travail pour linformer des difficultés quil rencontre pour exercer son mandat fait partie de son activité.


Ce nest pas le cas de lanimation dune journée dexposition sur la paix.


Mise à disposition dun local (C. trav., art. L. 424-2, al.1)



  • Le chef d’établissement est tenu de mettre à la disposition des délégués du personnel le local nécessaire pour leur permettre de remplir leur mission, et notamment de se réunir en toute discrétion.

Ce local nest pas à la disposition exclusive des délégués il peut également être utilisé par le comité dentreprise ou par la direction, pour des réunions. Ê


Information du personnel - affichage et tracts -



  • Les délégués du personnel peuvent faire afficher des renseignements destinés au personnel (C. trav., art. L. 424-2, al. 2) :
  • dune part, sur les emplacements obligatoires réservés aux communications syndicales;
  • et dautre part, aux portes dentrée des lieux du travail.

A noter : Les panneaux destinés aux sections syndicales doivent être distincts de ceux réservés aux délégués du personnel (C. trav., art. L. 412-8).


Aucune indication n’est donnée sur le nombre de panneaux ou sur leur aspect. Ces modalités être négociées par accord entre lemployeur et les délégués du personnel.


Les communications affichées par les délégués du personnel doivent concerner les renseignements que ces derniers ont pour mission de porter à la connaissance des salariés. Il en est ainsi par exemple des comptes rendus des réunions avec lemployeur; des comptes rendus des démarches extérieures (par exemple avec linspecteur du travail) sinscrivant dans le cadre des missions des délégués du personnel, des enquêtes en matière dhygiène et de sécurité, des informations relatives au droit du travail, etc.



  • Attention : Ces communications ne doivent revêtir aucun caractère polémique de nature à troubler le bon fonctionnement de l’entreprise. Ainsi, les délégués du personnel ne peuvent pas utiliser leur droit d’affichage pour appeler les salariés à faire grève.
  • Les communications affichées par les délégués du personnel n’ont pas à être transmises à l’employeur. Toutefois, si l’employeur estime que le contenu d’une affiche est illicite, il doit dans un premier temps faire constater l’affichage litigieux par huissier, puis saisir le président du tribunal de grande instance, statuant en référé, pour faire ordonner le retrait de l’affichage.

La distribution de tracts


La loi ne donne aucune indication en la matière mais la jurisprudence admet que les délégués du personnel distribuent aux salariés des tracts les informant des réponses données par lemployeur aux réclamations présentées. De même, les délégués du personnel ont la possibilité de distribuer des documents destinés à recueillir les avis, les suggestions et les revendications des salariés sur un certains nombres de thèmes (retraite, emploi, travail des femmes, etc.). En revanche, lorsque la distribution des tracts excède le cadre des missions des délégués du personnel, lemployeur est en droit de sy opposer.


Le financement


Les délégués du personnel ne bénéficient daucun financement particulier pour exercer leurs missions. Toutefois, lorsque les délégués du personnel exercent les attributions économiques du comité dentreprise, lemployeur est tenu de leur accorder une subvention de fonctionnement identique à celle normalement allouée au comité, soit 0,2% de la masse salariale brute. Ce budget est alors géré conjointement par lemployeur et les délégués du personnel (C. trav., art. L. 422-3, al. 6).